Shadow of Rennes
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Entrée dans les ombres d'un enfant...

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Message  Nino Mer 16 Juil - 13:48

Surestimant sans doute ses propres forces, l’enfant essayait envers et contre tout de tirer le Troll. Il pleurait. De peur, et de chagrin, autant que d’effort, il pleurait tout en poussant les quelques obstacles qui lui bloquaient le passage jusqu’au véhicule de l’équipe. Un mètre. Puis un autre. Au milieu du raffut des fusils mitrailleurs et autres armes automatiques. Il n’était qu’à peine conscient de ne balayer caisses et autres parpaings que d’une main, qui, d’ailleurs, pour d’autre, ne balayait que le vide.

Le sifflement des balles se faisait plus proche. Une rafale, puis une deuxième, toujours plus proche.
La troisième avait vraiment failli les atteindre.
« Nooooooooooooon…. »
Dans un cri de désespoir, son esprit plus que sa raison fit appel à ses ultimes ressources.
Il ne le savait pas encore, et on ne lui expliqua que bien plus tard qu’un esprit élémentaire du feu avait prit position au milieu des combats, semant mort et destruction alentour.

Loin du vacarme « de l’ombre et de la flamme » du combat qui se déroulait plus loin, l’enfant continuait son propre combat :
« t’en fait… pfff… pas Ramon,… pff… Je vais… pfff… te… pff… tirer… pf… de là… »
Sous les regards médusés des runners, à quelques pas d’un résidu de cendres et de braises, l’enfant s’écroula à un mètre du Van, épuisé, inconscient….

Une voix étrange dans un brouillard noir de semi-conscience :
« Ramon est-il encore en vie ?
– Dors maintenant p’tit gars ! Ces cons ont bien morflés : y f’ront plus chier avant un moment ! Bon allez, c’est pas l’tout, mais faut que je me casse : j’ai du taf ailleurs ! Allez, Bye Bleusaille ! ».
Puis plus rien…

Quelque part, dans un van, en direction d’un quartier malfamé hébergeant, entre autre, un charcudoc connu pour être à la fois le meilleur et être saoul du matin au soir…
« Heu, Ben, c’est moi ou j’ai rêvé ?
-Non Charlie, je crois que c’était le gosse, parce que là, j’vois pas d’autre explication…
- Hey, y s’réveille !
- …Ramon…
- t’en fais pas, p’tit ! On va tous se r’faire une santé… ‘fin… Surtout le gros ! (petits rires)
- … s’est… passé… quoi... ?
- ben justement, on aurait bien voulu qu’tu nous briffe, pasque là,… On s’faisait arrosé, on a essayé d’vous couvrir, toi et la mule, pis ça s’est mis a cramer d’partout, alors on a pas d’mandé not’reste et on s’est cassé…
- …je… besoin… de… dormir…
- Ouais, c’est ça ! Pionce, gamin ! T’as l’air plus claqué qu’une culasse de M31 après une décharge… Et c’est pas une référence, comme gun… »

---

« Alors petit, on traine avec des loubards ? »
Nino regarda l’homme balafré en face de lui.
Etait-ce vraiment un homme, d’ailleurs ? Sa corpulence aurait pu faire penser à un métis d’orque, mais il n’avait aucune des marques qu’on lui avait mentionné sur les orques : pas de canine proéminente, pas de teint olivâtre.
« Bon, on fait mumuse un peu ou tu préfères cracher le morceau tout de suite ?
- J’vous dirais rien !
- Pas la peine de faire le con, Nino, il a un feu…
- Ouais, j’ai un gun, pétasse, et ça peut faire bobo sur toi aussi… »
Le code ! Cyndi avait prononcé le code ! « Nino », puis « feu ». Les autres devaient vraiment penser que la situation sentait le roussi…
« Nino » et « feu », c’était le signal pour lancer l’attaque avec tout ce qu’ils avaient dans les trippes, tous, y compris et surtout Nino !
Depuis ce jour où, selon Charlie et Ben, le jeune orphelin avait « sauvé l’équipe en cramant tout à 15 pâtés à la ronde », il était devenu non seulement des leurs, mais aussi un peu leur mascotte. Il lui avait même trouvé un nom : Nino, en référence à son « petit gabarit » comme disait Charlie.

Fermant les yeux, Nino se concentra de toutes ses forces.
Essayer de faire exploser cette force qu’il y a en moi. Se concentrer, se concentrer, se concentrer…

Mais rien ne se produisit...
« T’endort pas, on fait que commencer ! Oh ! Ben il est fragile, le môme ! Il pisse déjà du nez avant même qu’on l’baffe ! »
Nino rouvrir les yeux, emplit d’effroi. Il avait pourtant appliqué à la lettre ce que le vieil homme lui avait dit, mais il ne s’était rien produit.
Rien ! Le vieux médecin s’était bien foutu de sa gueule ! Sous ses airs de tonton gâteau, le soulot lui avait donné quelques petits trucs pour se contrôler, et ça avait marché (du moins, pour autant que Nino avait pu en jugé). Mais sa soi-disant « procédure de mise à feu »…
Oui, il retournerait le voir, comme à chaque fin de « sorties » avec l’équipe, mais ce ne serait certainement pas avec des remerciements ! Enfin, s’ils s’en sortaient…
« Alors, tu commences à comprendre la situation ?
- Laisse le gamin tranquille, connard !
C’était Ramon. A son teint rougeau, la situation devait commencer à le chauffer sérieux... A genoux, deux pistolets mitrailleurs pointés sur la tête, il n’avait pourtant plus les cartes en main. C’était peut-être ça, d’ailleurs, qui commençait à le chauffer !

« Oh ! Qu’il est mimi de se tracasser du p’tit frère ! »
L’homme s’était maintenant rapproché de Ben.
« Alors, le mariole ? T’as pas pigé depuis la dernière fois que j’plaisante pas quand j’dis qu’y faut pas trainer sur mes plates bandes ? Toi et ta bande de fiote, vous allez me dire où elle est cette putain de mallette, et après, on verra si on vous laisse partir.
- C’est ça enc…
BANG !
Ben s’écroula sous le choc, hurlant de douleur, mais toujours entre les deux hommes de main de Spider…
« Hé ben t’as l’air d’encaisser comme un grand, reprit Spider en regardant son vieux révolver. Ca tombe bien, ça va faire durer le plaisir ! »
Imité par ses hommes, Spider se prit d’un rire glauque.
Le troll était sous contrôle, le street aussi, le fixer semblait faire grise mine, et le gosse qu’il traibalaient faisait dans son froque. Ca allait devenir sympatique…
« Arg… Ta mère aussi, Elle fait durer le plaisir… »
Le genou en sang, les dents serrées, Ben défiait Spider de son regard le plus noir.

BANG !
Une balle venait de perforer la cuisse de Ben qui hurla à nouveau.
Le révolver, légèrement tremblant, était monté d’un cran, pointant cette fois-ci… la tête.
« Quand j’en aurai fini avec toi, y restera si peu d’morceaux à récupérer que même les chiens pourront pas faire un repas correct avec !!! »

« LAISSE-LE ! »
La voix, rauque, calme, mais forte, semblait sortir d’une autre bouche, d’un autre corps.
La colère. Non ! Pas la colère, la Haine !
Il ne parvenait plus à ouvrir les yeux et son corps semblait peiner à contenir cette haine qui enflait en lui.
Par un effort quasi-héroïque, il rouvrit les yeux vers cet homme qui ne méritait pas de vivre, cet homme que la nature avait doté de si peu de pitié, cet homme qui ne méritait pas SA pitié.

Nino avait les yeux qui semblaient vouloir bondir et s’attaquer d’eux-mêmes à l’homme qui le regardait à présent.
Spider n’eu pas le temps de pointer son arme sur lui qu’elle s’était déjà retrouvée au fond de la pièce sans raison apparente.
Les deux gorilles qui maintenaient Nino avaient eux aussi volés de plusieurs mètres suite aux deux coups de manchette, pendant que les autres hommes de main, surpris, commençaient à tomber sous les coups de Charlie et de Ramon.
Nino s’avançait, lentement, vers un Spider qui, ne comprenant plus rien, commençait à prendre peur de ces cheveux bruns devenus soudain hirsutes, de ces yeux verts perçants qui ne le lâchaient plus, de ce petit corps frêle qui montrait soudain une détermination de titan, de ce môme que finalement, il avait peut-être eu tort de sous-estimer.
La scène avait du durer à peine quelques secondes. La main de Nino s’était tendue. Le cou de Spider avait émis un craquement sinistre. Spider, qui n’avait même pas esquissé un geste, s’était écroulé…

Une main se tendait vers Ben, toujours à terre.
« T’aurais pas pu te lâcher plus tôt, non ?
Ben saisi la main de Nino pour s’aider à se relever, serrant toujours les dents.
« Pour un peu j’avais plus d’genou !
- J’vois pas l’rapport…
La voix était redevenue la sienne, mais elle gardait un caractère glacial et trop calme qui fit légèrement tressaillir Ben.
« Ton Nez ! »
La voix de Cyndi semblait s’être brisée. Elle n’avait jamais réussi à se faire aux contres-coups qu’il prenait dans ces cas-là. Le prix à payer.
Nino essaya de s’essuyer d’un revers de la main, mais ce ne fut, cette fois-ci pas suffisant.
« C’est rien… Je… »
Nino s’était écroulé dans une flaque de sang. Cette fois encore, il s’était surpassé. Mais à quel coût, lui seul le saurait à son réveil…
Charlie et Cyndi avaient rapidement fait le tour de la pièce pendant que Ramon veillait, une foi de plus, sur Nino. Plus rien à récupérer, plus rien à prendre, le van chargé, il était temps de partir très loin d’ici.
Au moins, le « problème Spider » était réglé.

---

« Grand-mère, tu rêve encore ? »
La vieille femme rouvrir les yeux et sourit gentiment.
« Non, mon petit. J’étais en communion avec les esprits.
- Les esprits ? C’est quoi, dis, grand-mère.
- Les esprits sont ceux qui gouvernent le monde. Ils sont partout sans n’être nulle part. Ils savent tout sans ne rien dire. Ils sont tout et pourtant peut de gens savent les voir.
- J’comprend pas Mamie…
- Ne t’en fais pas, mon petit. Un jour, tu comprendras tout ça, et toi aussi tu seras ami avec les esprits… »

« Hey, Nino ! Finit de pioncer ! C’est l’heure ! Faut qu’on aille voir Johnson, tu t’souviens ? »
Nino rouvrit les yeux. Malgré ses efforts, le visage ridé de la vieille femme aux cheveux gris s’effaça progressivement.
Il se leva et remis son blouson usé sur ses épaules, comme chaque matin.

Des souvenirs. C’est tout ce qu’il lui restait de son enfance. Quelques souvenirs de brides de conversations avec cette femme. Lui qui n’arrivait plus à imaginer le visage de son père ou de sa mère, morts si longtemps auparavant. C’est cette femme qui lui avait servit de parent, de mentor, de confidente. Et jusqu’à il y a peu de temps, il n’y avait qu’elle a connaître son petit secret. Qu’elle à le comprendre.

Il remit ses chaussures. Laçage commando, comme Ramon le lui avait appris.

Des souvenirs. Auxquels venaient s’ajouter celui de la mort de Mama Sango Sama. L’expression « balle perdu mais pas pour tout le monde » avait pris tout son sens pour le jeune homme, ce jour là.
Mais il avait eu de la chance. Lui s’en était sorti. Grâce à cette nouvelle famille. Ramon avait repéré une petite forme recroquevillée en plein milieu de la zone des tirs croisés et avait foncé dans le tas. Lui-même ne savait pas pourquoi il avait réagit ainsi.
« J’m’appelle Ramon, petit ! Viens, si tu veux vivre ! »
La carrure du Troll avait tout pour faire peur, mais l’intuition de Nino, ce regard à la fois anxieux et chaleureux, et un petit quelque chose de bleu rassurant autour de cette masse de muscle et d’acier, lui signifiaient qu’il pouvait avoir confiance. Qu’il DEVAIT avoir confiance.
Oui, il le savait, Ramon lui avait sauvé la vie.
Ramon et les autres. Charlie, Ben, Cyndi.
Une troisième vie avait commencé ce jour là.
Une vie nouvelle.
Avec une nouvelle famille.
Nino
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Message  Le Meuj Mer 16 Juil - 15:28

[HRP] J'aime toujours autant Smile Juste une petite remarque: il n'existe pas de métisse d'orque, ni d'aucun autre métatype. Si un troll met une naine enceinte, il en sort soit un nain, soit un troll (aïe, pov naine). Pour tout le reste c'est très bon Wink [/HRP]

Le Meuj
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